Correspondance “Beaux rivages” et “La Princesse de Montpensier”

échange entre Adrian des “Beaux rivages” et Marie de “la princesse de Montpensier”

Chère Marie,

J’ai décidé de t’écrire cette lettre pour t’annoncer notre rupture. Cela peut te paraître un peu inattendu au premier abord car il est vrai qu’après huit ans d’amour, on pourrait croire que les sentiments développés l’un envers l’autre sont bien trop puissants pour que l’on se sépare. Cependant je suis convaincu qu’avec le recul tu verras toi aussi ce qui n’allait plus dans notre couple. Je pense qu’il est temps pour tous les deux de prendre le temps de se retrouver seuls afin de revoir nos ambitions. Après autant d’années les gens changent Marie, je ne suis plus le même homme et depuis notre première rencontre et j’aspire à d’autres choses pour mon futur, ces nouvelles aspirations ne sont pas compatibles avec notre vie de couple.

J’ai rencontré une autre femme, je sais que tu dois m’en vouloir et que tu vas certainement me traiter de tous les noms mais l’amour ça ne contrôle pas, tu le sais autant que moi. Elle est bien plus apte à me suivre et à supporter mes ambitions. Je ne t’envoie pas vraiment ce message pour te demander ton avis mais j’ai quand même du respect pour notre relation alors je suis prêt à écouter ta réponse si tu en as besoin.

Au revoir,

Adrian

Mon Adrian,

Je ne peux prétendre que la surprise m’ait cueillie à la lecture de cette lettre. Depuis peu je le sentais, nos ébats se faisaient moindres et votre tendresse envers moi ne semblait plus que feinte.

Malgré tout, vous savez j’en suis sûre que sa lecture me fut ô combien douloureuse. Tout de même, elle me soulage d’un poids ; en votre compagnie je ne pouvais être heureuse. Vous n’avez de cesse de parler d’ambition là où je laisse la priorité aux valeurs morales. De même, vous osez seulement évoquer la notion de respect dans votre missive, mais force est de constater que vous n’avez pas une once d’idée de ce que cela peut signifier. Pour vous j’ai tout abandonné, de mon statut à mon tant estimé mari. Bien mal m’en a pris. Pour vivre cet amour que vous m’aviez promis en votre compagnie j’ai été prête à nombre de sacrifices et vous le savez.

Mais je ne puis un jour de plus me voiler la face ainsi. Cette relation ne m’aura apporté que tourment et indignation.

Ainsi n’ayez crainte d’un quelconque harcèlement, puisque jamais plus je ne m’abaisserai à manifester envers vous un simulacre d’intérêt.

Puisque la providence l’a ainsi décidé, je souhaite bien du courage à votre nouvelle aimée, seul l’avenir dira si elle sera capable de vous supporter autant d’années que j’ai pu le faire.

Rompons ici tout contact. Je ne suis pas cette chose fragile qui nécessite d’être soutenue par un être aussi infame que vous.

Moi qui vivais à mi-temps au couvent vais de ce pas annoncer à ma mère supérieure mon désir de prendre définitivement le voile et de couper le pont avec ce monde extérieur si brutal et autocentré.

D’ici, je tenterai tout de même de prier pour votre âme, ou, à défaut, pour le bonheur et la clarté d’esprit de votre nouvelle compagne.

A vous,

Marie 

réalisé en collaboration avec Sophie Houzé

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