Ecriture de la migration ; l’écrit rit, l’écrit rue, l’écrit tue

Tirs, tueries, morts par milliers, massacres.

Ils apparaissent comme des mirages derrière nos écrans. Ils ne sont qu’une litanie de noms, de mots et de chiffres égarés sous la masse de semblables. Des mots qui pourtant crient, hurlent, Agissez ! Mais comment ? Ils fuient un enfer régi par des humains comme nous. Face à toute cette noirceur qui irradie de simples êtres, face aux agonies de si grandes nations, que faire ? Qui suis-je, moi, simple être de chair face à ce vacarme ? Seule, ma voix paraît si dérisoire. Quelle forme de magie pourra les sauver ? Face à ces magnifiques royaumes qui, image après image, s’effondrent, je ne suis qu’impuissance. Alors nous nous cachons dans nos silences. Pour sauver notre conscience il nous arrive de les plaindre, ici une manifestation, ailleurs une exposition d’art. De l’art. On dit que l’art parle, que l’art dénonce mais en vérité face à une simple œuvre d’art l’arme vainc toujours. A quoi bon parler de soustraire des êtres à l’engloutissement si nous n’agissons pas ?

Ils sont des milliers à rugir, à gémir, à implorer un gîte, une aide. Mais ils n’ont pas compris. Nous faisons des manifestations et des chansons pour les plaindre, nous n’allons pas en plus les aider ou pire encore les accueillir. La nation des droits de l’homme n’a pas de place pour cette désorganisation. Et trop occupés à polir notre image, nous laissons ces êtres que l’on plaint si fort être engloutis par les flots déchaînés de leur enfer.

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