Etouffée par la domination masculine.

La question de la place de la femme est une question centrale dans notre société et d’autant plus aujourd’hui, notamment grâce à l’essor de mouvements qui donnent, enfin, la parole aux femmes. De nombreux auteurs, et ici autrices engagées, ont décidé d’utiliser cette vague médiatique et d’exprimer leur opinion à travers leurs histoires. Certaines de ces histoires sont de nature plus personnelle, comme Fille (2020) de Camille Laurens et d’autres reviennent sur des faits historiques souvent méconnus du public, comme le montre Victoria Mas dans son roman Le bal des folles (2019).

A travers son roman, Camille Laurens décide de raconter l’histoire d’une fille, de sa naissance jusqu’au moment où sa fille atteint les 17 ans dans laquelle elle questionne le sens du mot fille et se penche sur la question de la féminité. Son héroïne est engluée dans le sexisme sans même s’en rendre compte et va l’intérioriser jusqu’à risquer de contaminer sa propre fille. Victoria Mas, quant à elle, écrit sur le phénomène du bal des folles. Celui-ci avait lieu chaque année au cœur de l’hôpital Salpêtrière à l’initiative du docteur Charcot qui invitait la haute société parisienne à venir voir ses patientes, ses folles, comme on irait voir des animaux au zoo. Dans son roman choral, Victoria Mas suit le destin de quatre femmes, enfermées au sein de cet asile dans ce monde étouffé par la domination masculine.

« « C’est une fille » signifie d’abord ce n’est pas un garçon ». C’est par ces trois mots que Camille Laurens explique à sa fille, sa naissance. Dès le départ, les femmes sont soumises à cette domination masculine ainsi qu’aux préjugés qui l’accompagnent. Être une fille est représenté comme un échec, un défaut. De plus, les femmes sont également vues comme de simples objets de la part des sociétés patriarcales. Dans Le bal des folles, le personnage de Louise « se soumet à la moindre demande » de la part du docteur Charcot qui va utiliser le corps de la jeune femme à son aise, le tout devant une salle remplie d’hommes. On retrouve cette idée de soumission du corps dans Fille : « Maman, c’est juste miam miam ». A travers cette phrase Camille Laurens décrit parfaitement la place de la femme dans une famille, celle-ci est faite pour avoir des enfants et s’en occuper. Le corps de la femme est soumis à la société qui porte sur lui un contrôle constant et une obligation d’enfanter.

Ces deux romans dénoncent cette domination masculine et ce sexisme environnant. Les femmes y sont décrites comme des personnes faibles et soumises à leur mari. Elles n’ont pas le contrôle de leur corps qui sont mis à disposition des hommes et de leurs enfants. Elles doivent se soumettre à l’autorité masculine, qu’elle vienne de leur père, de leur mari ou de leur frère sous peine de finir à la rue ou pire, à la Salpêtrière.

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