Critique de Une longue impatience de Gaëlle Fosse

            La famille est un sujet qui a une place importante dans les romans actuels. C’est un thème vaste qui regroupe un grand nombre de personnes, c’est aussi un concept qui est difficile à définir car il n’y a pas qu’un seul modèle de famille et il signifie quelque chose de différent pour chacun. Les auteurs choisissent ainsi de parler de la famille pour différentes raisons, c’est un sujet qui parle et qui nous concerne tous, même si nous n’avons pas tous la même vision de la famille.

            Le roman, Une longue impatience de Gaëlle Fosse publié en 2017 est une fiction littéraire qui met en avant ce thème. Le 5ème roman de l’auteur nous décrit la vie de famille d’Anne et de son fils Louis. Il s’agit aussi d’une famille particulière car c’est une famille recomposée. Anne va, en effet, se remarier un an après la mort de son premier mari. Ce livre est une bonne représentation des difficultés auxquelles les membres de familles recomposées doivent faire face, c’est ce qui m’a plu particulièrement dans le texte de Gaëlle Fosse. L’auteur va se servir des différents personnages et de leurs relations compliquées pour plonger le lecteur dans son récit. Chaque lecteur peut s’identifier à l’un, au moins, des personnages et le roman propose une perspective, sur cette situation qui peut-être familière pour beaucoup, qui permet de mieux comprendre le point de vue de chaque personnage.

L’auteur réussit, en effet, à rester objective dans son récit et elle ne prend pas partie avec l’un des personnages. Le style de l’auteur va aider à atteindre ce but. Lorsque Louis, le fils, décide de quitter le foyer familial -car il ne peut plus vivre avec son beau-père qui le maltraite injustement- le regret va prendre place comme topos principal. Le regret de la mère qui a laissé la situation se détériorer au point de perdre son fils, mais aussi le beau-père qui va regretter ses actes car il ne supporte pas voir sa femme si triste après le départ de son fils. Ce thème de la famille, recomposée, détruite permet d’aborder d’autres sujets sensibles comme la tristesse d’une mère après le départ de son enfant, la mort d’un proche, le deuil, … Gaëlle Fosse nous propose un récit émouvant grâce à la relativité de ses personnages mais aussi son style d’écriture. Anne va écrire des lettres pour se réconforter qui vont être partagées avec le lecteur. On a accès aux pensées les plus intenses de la mère dans sa tristesse, à travers les lettres, et elles sont un plus pour l’histoire. Le sujet de la famille va servir de toile de fond pour mettre en avant d’autres questions actuelles. Les raisons pour lesquelles, selon moi, les auteurs vont en faire l’objet principal de leurs romans sont la complexité, l’universalité et la diversité de ce sujet. De plus, c’est un thème vague qui laisse l’opportunité aux écrivains d’aborder d’autres problématiques plus facilement et de mieux capter l’attention des lecteurs.

            Ce roman est un bon exemple pour mieux comprendre pourquoi les auteurs contemporains choisissent d’écrire sur la famille. Faire le choix d’un sujet qui parle à tous c’est un moyen d’assurer l’intérêt auprès des lecteurs. Gaëlle Fosse l’a bien compris et elle rend ainsi son roman très intéressant. Je ne peux donc qu’inviter chacun à le lire pour mieux en saisir toutes les subtilités qu’elle aborde à travers ce thème de la famille.

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